PORTRAIT

Ambrose Bierce

(1842-1913)

Ambrose BIERCE est né le 24 juin 1842 dans l'Ohio au sein d'une famille de paysans pauvres.

Ambrose a 19 ans lorsqu'éclate la guerre de Sécession. Il s'engage dans le neuvième régiment de volontaires de l'Indiana, Etat où sa famille s'est installée.. Officier topographique dans les forces de l'Union pendant la guerre de Sécession, il opte ensuite pour le journalisme. Ses chroniques montrent son goût pour la satire, l'humour noir, le sarcasme, l'invective. Il se distingue par sa hargne envers les valeurs établies, la religion en particulier. Etre "empêcheur de tourner en rond" ne nourrit pas son homme. Bierce est un excellent soldat ; il devient officier dans l'état-major du général Hazen mais est blessé à la tête à la bataille de Kenesaw Mountain et démobilisé en 1865. Ambrose émigre à l'Ouest en 1866, après un ultime séjour dans sa famille. A San Francisco, il devient le protégé de James T. Watkins, rédacteur en chef du News-Letter & California Advertiser. Bierce a vingt-six ans lorsqu'il devient rédacteur en chef à la place de Watkins, parti à New York. Parallèlement à ses activités journalistiques, ilcompose son oeuvre littéraire.

Il se marie en 1871 et part en voyage de noces en Europe. A son retour en Californie, son ménage bat de l'aile : Bierce boit et trompe sa femme, de ses trois enfants, deux mourront... Après s'être séparé de sa femme, Ambrose est engagé comme en 1887 par William Randolph Hearst, qui apprécit sa conception du journalisme. C'est le début d'une collaboration de vingt ans. De son ton acerbe et ironique, Bierce s'en prend à tout le monde sans aucune distinction, au point de se brouiller avec le monde entier !

Le sommet de sa carrière de journaliste est atteint avec sa campagne de presse contre Leland Stanford, cyniques "barons voleurs" qui, après avoir fait exproprier des milliers de de personnes pour construire ses voies ferrées, s'apprêtait à faire voter une loi qui lui aurait permis de ne pas payer à l'Etat américain les soixante-quinze millions de dollars qu'il lui devait pour les terres qu'il s'était accaparé.

Après 1900, Bierce fait publier son œuvre littéraire par son ami Walter Neale, éditeur, dont son célèbre Dictionnaire du diable, oeuvre ironique au ton cinglant. A 71 ans, seul, irascible, alcoolique et asthmatique, Bierce se rend au Mexique déchiré par la guerre civile avec l'intention de se joindre à l'armée de Pancho Villa. Il disparait vers 1913 après avoir écrit une unique lettre, sans que que personne ne sut ce qu'il advint de lui...

 

L'orteil du milieu du pied droit


Tout le monde le sait, la vieille maison de Manton est hantée. Dans toute la campagne des environs, et même dans la ville de Marshall, à deux kilomètres de là, aucune personne dotée d'un peu d'impartialité ne mettrait la chose en doute; seuls restent incrédules quelques entêtés qui seront traités de "branques" dès que cet excellent adjectif aura pénétré le vocabulaire de l'Advance de Marshall...

 

Oeuvre de Bierce


La rivière du hibou et autres contes (Les Humanoïdes Associés 1977)
La fille du bourreau (NéO/Plus 1986)
Le dictionnaire du diable (Bibliothèque étrangère Rivages 1989)
Contes noirs (Rivages poche 1991)
De telles choses sont-elles possibles ? (Rivages poche 1992)
En plein cœur de la vie - Histoires de soldats (Rivages poche 1992)
Fables fantastiques (Rivages poche 1995)

Nonsensia

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