PAUL COLINET
(1898-1957)
Paul Colinet, qui décrivait ses oeuvres comme un "petit catalogue buissonnier de secrets plaisirs", s'impose à tous les amateurs de nonsense comme le bon génie belge des poèmes et des contes qui ne mènent nulle part. Voici comment son ami Louis Scutenaire le présente dans la préface qu'il a consacrée à ses Oeuvres (publiées aux éditions Lebeer-Hossmann, 124 avenue de Boetendael, B-1180 Bruxelles) : "...30 années durant Paul Colinet a poursuivi dans l'obscur une entreprise poétique dont la témérité n'a été approchée que par Lao-Tseu. Par lui, le langage éclate, renaît, à la fois bonheur, violence et révélation, écrasement du langage méthode-outil, du langage déjà exsangue mais déjà mortifère. D'une sûreté incomparable, l'oeuvre de Colinet par son humour, abolit les plus étonnantes réussites du genre. Si nous sommes joyeux de son ludisme, nous savons que son nom est virulence tendre. Né en 1898 sous le signe du taureau dans le village picard d'Arquennes, de parents vivant des carrières de pierre, Paul Colinet perdit son père très jeune, dut quitter l'école pour gagner son pain pendant qu'il étudiait la comptabilité, ce qui le conduisit à devenir le plus expert des fonctionnaires de l'administration d'un faubourg de Bruxelles. Ce n'est pas là le moindre étonnement ressenti en face de ce personnage étrange qui à la fois résolvait les difficultés bureaucratiques les plus abstruses et "écoutait aux poutres"! Il est mort en 1957." Louis Scutenaire (in Monsieur Paul)
CHANSON POUR ESSUYER METICULEUSMENT SES PIEDS SUR LA PAILLASSON
Atlas brasse sa mélasse
Atlas brasse ses rideaux
Atlas casse un bout de tasse
Atlas passe sur la pot
Atlas tasse la carcasse
Atlas tasse le fagot
Atlas lasse la filasse
Atlas masse le marmot
Paul Colinet