PORTRAIT

Stephen Leacock (1869-1944)

Stephen Butler Leacock est né le 30 décembre 1869 à Swanmore, dans le comté de Hampshire en Angleterre. Il était le troisième des onze enfants de Peter Leacock et d'Agnes Emma Butler. Au moment de leur mariage secret, le Jour de l'an 1867, Peter avait 18 ans et Agnes 22. Une longue amitié liait les familles Leacock et Butler, et Peter et Agnes avaient passé les vacances de leur enfance ensemble. Peter était pourvu de charme et d'esprit mais était aussi irresponsable et paresseux. Agnes était une jeune femme intelligente et bien élevée, issue comme Peter d'une famille bourgeoise aisée. La famille Leacock, qui était réputée dans le commerce du vin, habitait une résidence confortable dans le quartier Oak Hill, sur l'île de Wight. Les Butler, de souche distinguée, occupaient depuis plus de 150 ans une résidence de Bury Lodge, dans le Hampshire. Le père d'Agnes était un pasteur de l'Église anglicane. Les comptes-rendus biographiques suivants de la vie de Stephen Leacock représentent la synthèse de nombreux ouvrages biographiques : Ralph Curry, Stephen Leacock : Humorist and Humanist (Garden City, N.Y. : Doubleday, 1959); Robertson Davies, Stephen Leacock (Canadian Writers, no 7. Toronto : McClelland and Stewart, 1970. p. 7-17); James Doyle, Stephen Leacock : The Sage of Orillia (Toronto : ECW Press, 1992); David Legate, Stephen Leacock : A Biography, (Toronto : MacMillan of Canada, 1978). Dès leur mariage, la vie d'Agnes, de Peter et de leur famille grandissante fut ponctuée d'incessants déménagements. Peter tenta de devenir fermier à Maritzburg en Afrique du Sud, puis au Kansas, mais toujours sans succès. Les Leacock finirent par immigrer au Canada en 1876 et s'installèrent sur une ferme de 100 acres, à quelques milles au sud du lac Simcoe, à proximité du village de Sutton en Ontario. Dans son autobiographie incomplète, The Boy I Left Behind Me, Leacock décrit la ferme, avec ses dépendances, comme le pire endroit qu'il ait connu (p. 58). Stephen et ses dix frères et soeurs connurent une vie difficile à la ferme. Il se souvenait par exemple de l'odeur des granges et des étables, de l'unique chandelle de suif qui éclairait l'étude du soir puis, les nuits d'hiver, du froid glacial qui régnait dans la maison. Agnes Leacock n'étant pas satisfaite de l'école que fréquentaient ses enfants (School Section No. 3), elle décida de leur enseigner d'elle-même jusqu'au moment où elle engagea un précepteur, Harry Park. En dépit des privations et des difficultés financières, elle se montra déterminée à donner à ses enfants la meilleure éducation possible. À l'automne de 1878, le frère de Peter, E.P. Leacock, fit une visite à la ferme et convainquit Peter d'aller au Manitoba. Agnes demeura à la ferme avec les enfants. En 1881, les aînés, Jim et Dick, s'inscrivirent à l'Upper Canada College à Toronto, imités un an plus tard par Stephen. Ce dernier, un étudiant de calibre supérieur à la moyenne, fut même éditeur et président du comité de publication du journal de l'école, The College Times, de 1886 à 1887. Les frères de Stephen quittèrent les études en 1884. Jim entra dans la Northwest Mounted Police et Dick s'en fut rejoindre son oncle E.P. Leacock dans l'Ouest. Lorsqu'il reçut son diplôme d'Upper Canada College, en 1887, Stephen était capitaine de l'école. Il retourna à la ferme, où il trouva son père revenu de l'Ouest, sans le sou et buvant de plus en plus. Au cours de l'été, Peter Leacock reçut de l'argent et annonça qu'il repartait, sans préciser où il allait ni s'il reviendrait. Il ne revint jamais. Les frères de Stephen vivant trop loin pour être de quelqu'assistance, Agnes Leacock s'en remit de plus en plus à son troisième fils pour lui procurer le soutien et l'aide dont elle avait besoin pour s'occuper de ses enfants. Malgré les difficultés financières que connaissait sa famille, Stephen entra à l'université de Toronto à l'automne de 1887 comme étudiant à temps plein. Titulaire d'une maigre bourse, il étudia les langues classiques et modernes et la littérature. Il fit preuve de grande diligence dans l'étude et put condenser deux années d'étude en une seule. Sa mère ayant besoin d'aide financière pour élever les huit enfants se trouvant encore à la maison, Stephen ne put retourner à l'université. En 1888, il s'inscrivit donc à un cours d'une durée de trois mois au Strathroy Collegiate Institute, dans l'ouest de l'Ontario en vue de se qualifier pour enseigner à l'école secondaire. Au cours de sa formation, un incident survint qui laissa sur lui une marque indélébile. Alors que le directeur de l'institut, James Wetherell enseignait un jour une leçon d'anglais, il demanda à Stephen de prendre sa relève. Très doué pour l'imitation de la voix et des manières des gens, Stephen fit la leçon comme s'il était Wetherell lui-même, provoquant l'hilarité générale, hormis celle du directeur. De cet incident Stephen Leacock apprit une leçon précieuse, soit la nécessité d'intégrer un brin de bienveillance dans l'humour (The Boy I Left Behind Me, p. 160). Lorsque fut terminée sa formation, Stephen Leacock obtint un poste d'enseignant de langue moderne à l'Uxbridge High School, à Uxbridge en Ontario. En 1889 il se vit offrir un poste de professeur subalterne de langue à l'Upper Canada College. Cette offre l'enthousiasma parce qu'elle signifiait l'opportunité de poursuivre ses études, à tout le moins à temps partiel, à l'université de Toronto. Avec l'assistance de son oncle, E.P. Leacock, Stephen put se faire remplacer à Uxbridge. Il enseigna donc à l'Upper Canada College de février 1889 à juillet 1899. Il n'aimait pas cependant les limites qu'imposait le métier d'instituteur. Il estimait que ce métier était «un cul de sac où les jeunes gens se faisaient piéger par la première chance qui se présentait à eux de recevoir ce qui semblait être un bon salaire, mais qui perdait de son éclat à l'approche de la quarantaine et transformait le professeur vieillissant en une créature pitoyable, fauchée et peu appréciée de la collectivité.» [traduction] (Davies, Stephen Leacock, p. 15). Stephen Leacock termina ses études universitaires à temps partiel et obtint un B.A. avec spécialisation de l'université de Toronto en 1891. Il fut en outre promu professeur responsable d'une maison à l'Upper Canada College. Au cours des années 1890, pour avoir un revenu d'appoint, Stephen Leacock commença à soumettre des articles à diverses revues. Ainsi, son premier article humoristique fut publié à Toronto dans la revue Grip, en 1894. Il continua de publier des histoires humoristiques dans de nombreuses revues (p. ex., les revues new yorkaises Truth et Life). À titre d'auteur, il connut rapidement le succès. En fait, Stephen Leacock s'intéressait surtout aux domaines des sciences économique et politique. Dans le cadre d'études qu'il faisait de lui-même sur ces sujets, il tomba sur The Theory of the Leisure Class, un ouvrage de Thorstein Veblen. Influencé par cette lecture, il décida de poursuivre des études supérieures sous la tutelle de M. Veblen et entra à l'Université de Chicago en 1899. Le 7 août 1900, Stephen Leacock épousa Beatrix (Trix) Hamilton, fille du colonel R.B. Hamilton, un homme d'affaires de Toronto, mais aussi parente de la célèbre famille Pellatt de Toronto. Beatrix avait passé de nombreux étés au chalet de sa famille, au lac Simcoe, près de celui de Stephen. Depuis le milieu des années 1890, ce dernier avait passé ses étés en grande partie à Orillia, où sa mère possédait maintenant une maison. Au moment de son mariage, Beatrix aspirait à exercer la profession d'actrice. Au cours de sa troisième année à l'Université de Chicago, Stephen Leacock accepta un poste de conférencier spécial à l'Université McGill, dans les domaines de la science politique et de l'histoire. En 1903, il termina son mémoire, «The Doctrine of Laissez-faire», et reçut un doctorat magna cum laude. Pour lui, ce diplôme signifiait que le récipiendaire de l'instruction a subi le tout dernier examen de sa vie et est jugé absolument plein. Après cela, aucune nouvelle idée ne peut plus lui être transmise. (Préface de Sunshine Sketches of a Little Town, p. IX). Stephen Leacock espérait enseigner à l'université de Toronto mais cela ne devait pas se faire. Au lieu de cela il obtint un poste de professeur adjoint à temps plein à l'Université McGill. Stephen Leacock commença à donner des conférences en 1905. Il donna six conférences, portant principalement sur le sujet de l'Empire britannique et commanditées par le May Court Club. Il publia en 1906 son premier livre, Elements of Political Science, qui fut pendant 20 ans un manuel de référence dans les universités et fut traduit en 19 langues. En fait, Elements of Political Science fut le plus rentable des livres que Stephen Leacock ait écrit. En 1907, Earl Grey, le Gouverneur général du Canada, lui demanda de faire une tournée de conférences pour le compte du Cecil Rhodes Trust. Il prit donc un an de congé sans solde de l'Université McGill et entreprit une tournée de conférences dans l'Empire britannique dans le but de promouvoir l'unité de l'Empire. En 1908, Stephen Leacock devint professeur titulaire à l'Université McGill. Il fut aussi nommé professeur d'économie politique William Dow et président du département d'économique et de science politique. Il demeura à ce poste jusqu'au moment de sa retraite 30 ans plus tard. Il fonda avec un groupe de onze collègues l'University Club of Montreal. Au printemps de la même année, il fit l'acquisition de 33 acres d'une propriété au bord de l'eau à quelques milles d'Orillia, sur la rive sud-ouest du lac Couchiching. Il baptisa cette propriété «The Old Brewery Bay». Avec l'aide financière de son frère George, Stephen Leacock publia en 1910 son premier livre humoristique, Literary Lapses (Histoires humoristiques) une collection de ses meilleurs textes déjà publiés. Tous les exemplaires de cette oeuvre furent rapidement écoulés. John Lane, un éditeur britannique, aima tellement le livre qu'il en acheta les droits afin de le publier lui-même. Cet ouvrage contribua à propulser Stephen Leacock au rang des auteurs de langue anglaise les plus recherchés. Il poursuivit sur sa lancée en publiant en 1911 Nonsense Novels, où il fait la parodie des styles littéraires les plus populaires . Son succès croissant toujours, il acheta une maison à Montréal au haut du chemin de la Côte-des-Neiges, à proximité de l'université. En 1912, Stephen Leacock publia son chef-d'oeuvre, Sunshine Sketches of a Little Town (Un Été à Mariposa : Croquis en un clin d'oeil), inspiré en partie des nombreux étés qu'il avait passés à Orillia et de sa propre enfance. Ce livre fut des plus populaires au Canada, aux États-Unis et en Angleterre. À la suite de ce succès, Stephen Leacock publia en 1914 Arcadian Adventures with the Idle Rich, où il satirise sans indulgence la vie citadine. Une façon de voir ces deux livres est qu'ils «traduisent la préférence de Leacock pour "son patelin", celui où il avait librement choisi de vivre des étés idylliques, à la ville où son métier le forçait à habiter» [traduction]. (A Critical Edition - Sunshine Sketches of a Little Town, p. 154-155). Sur le plan académique Stephen Leacock, avec l'aide du professeur J.C. Hemmeon, un collègue de son département, fondèrent en 1913 le Political Economy Club à l'Université McGill. Le 19 août 1915 naquit l'unique enfant de Stephen Leacock, Stephen Lushington. La naissance de son fils ne lui fit pas ralentir son rythme de travail. Il continua de faire des tournées de conférences au Canada et aux États-Unis, où il fit la lecture de ses écrits les plus populaires afin de recueillir des fonds pour le Fonds d'aide belge. Stephen Leacock publia Further Foolishness et Essays and Literary Studies en 1916, puis The Unsolved Riddle of Social Justice et Winsome Winnie and Other New Nonsense Novels en 1920. Il fut l'un des fondateurs de la Canadian Authors' Association en 1921. Cette même année il prononça une série de conférences au Royaume-Uni. Il publia en 1922 My Discovery of England, considérée l'une de ses meilleures oeuvres. Entre-temps, Beatrix se vit diagnostiquer un cancer évolué du sein. Son époux ne voulant pas s'avouer battu l'emmena voir un spécialiste, le Dr Blair Bell, à Liverpool en Angleterre. Malheureusement, rien n'y fit et la santé de Beatrix se détériora rapidement. Elle mourut le 15 décembre 1925. Après son décès, Stephen Leacock contribua généreusement à la recherche sur le cancer, participa à des campagnes de levée de fonds et saisit toutes les occasions de traiter du sujet. Gardant sa peine pour lui seul, il reprit sa routine et se remit à écrire, à enseigner et à faire des conférences. Il s'intéressa de plus près à la défaillance glandulaire de son fils qui faisait que le garçon était petit pour son âge. Jusqu'à la fin de sa vie, Stephen Leacock se préoccupa excessivement de son fils. En 1927, Stephen Leacock invita sa nièce Barbara Ulrichson à devenir une sorte de secrétaire-gouvernante pour lui-même à Montréal et pour s'occuper de son fils. Elle conserva cet emploi jusqu'en 1937, lorsqu'elle épousa Donald Nimmo. Elle fut plus tard l'exécutrice testamentaire littéraire de Stephen Leacock. Il y eut une autre personne dont l'amitié fut importante pour Leacock : Mme H.T. (Fitz) Shaw. Elle avait été très proche de Beatrix. Même après la mort de cette dernière, Stephen Leacock entretint des liens d'amitié avec Mme Shaw pendant de nombreuses années, accordant beaucoup de poids à ses opinions. En 1928, le chalet d'Old Brewery Bay fut démoli et M. Leacock fit construire à sa place une résidence d'été de 19 pièces, dont un cellier et une salle de billard. Cette maison est maintenant un musée, le Stephen Leacock Memorial Home. Dans les années 1930, ses écrits et ses discours furent plus axés sur l'économie et la politique. Il publia Economic Prosperity in the British Empire au printemps de 1930. Stephen Leacock écrivit deux biographies dont il était particulièrement fier : Mark Twain, publiée en 1932 et Charles Dickens, His Life and Work, en 1933. En 1935, il publia Humour: Its Theory and Technique. Stephen Leacock adorait expérimenter et, en 1934, il tenta sans succès d'atteindre un auditoire plus vaste au moyen de la radio. Il comprit ainsi que ce qui faisait le succès de la lecture de ses oeuvres et celui de ses conférences ne se transmettait pas par la radio. En 1934 mourut sa mère, Agnes Leacock, qui lui était très chère. Quelques années plus tard, le 31 mai 1936, Stephen Leacock fut forcé par le règlement de prendre sa retraite et de quitter l'enseignement à l'Université McGill à l'âge de 65 ans. N'étant pas prêt à cela, il s'y opposa mais le conseil des gouverneurs se refusa à déroger au règlement. En dépit de cette retraite forcée, d'autres universités se montrèrent tout à fait disposées à engager Stephen Leacock mais il préféra se concentrer sur sa carrière littéraire. Ainsi les années qui suivirent son départ à la retraite furent-elles les plus chargées de sa vie. Au cours de l'automne 1936, il fit sa dernière tournée de conférences, dans l'ouest du Canada. En s'inspirant des notes recueillies et des conférences de cette tournée d'une durée d'un mois, il publia My Discovery of the West: A Discussion of East and West in Canada, qui lui valut la Prix littéraire du Gouverneur général. Dans les années qui suivirent, il écrivit sur de nombreux sujets canadiens : Canada : The Foundations of Its Future (1941); Montreal : Seaport and City (1942); et Canada and the Sea (1944). Stephen Leacock Jr. reçut en 1940 un baccalauréat de l'Université McGill, soit la même année où mourut son grand-père, Peter Leacock, qui avait quitté sa famille en 1887 et n'avait jamais tenté de communiquer avec sa femme ni aucun de ses enfants. Il était allé dans les Maritimes et avait changé son nom pour Lewis, puis s'était établi avec sa compagne au sud de la Nouvelle-Écosse. Stephen Leacock publia My Remarkable Uncle en 1942. L'histoire dont le titre est tiré est inspirée par le frère de son père, E.P. Leacock, qui avait fasciné Stephen Leacock lorsqu'il était enfant. À l'automne de 1943, Stephen Leacock entama la rédaction de son autobiographie et d'un autre livre paru après sa mort, intitulé Last Leaves. Malheureusement, sa santé commençait à décliner et on diagnostiqua bientôt un cancer de la gorge. Il s'éteignit le 28 mars 1944, dans un hôpital de Toronto. Deux de ses oeuvres Last Leaves et While There Is Time : The Case Against Social Catastrophe furent publiées en 1945. Son autobiographie inachevée, The Boy I Left Behind Me, fut publiée en 1946. Post-scriptum La «Stephen Leacock Medal for Humour» (médaille Stephen Leacock de l'humour), est attribuée chaque année depuis 1947 à un écrivain humoristique canadien de langue anglaise. Dix ans après le décès de M. Leacock, l'Université McGill baptisa de son nom la nouvelle structure de l'ancien immeuble des Arts. De plus, l'université désigna du nom de Leacock Room une salle de la bibliothèque Redpath. En mars 1956, un hôtel fut appelé le Stephen Leacock Hotel, en bordure du Couchiching Beach Park. L'année suivante, la ville d'Orillia fit l'acquisition de la résidence de Stephen Leacock pour 25 000 dollars. Le 5 juillet 1958, la Stephen Leacock Memorial Home fut ouverte au public et désignée site historique. En juin 1968, la maison de Stephen Leacock d'Old Brewery Bay fut déclarée monument national par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Le 12 novembre 1969, le gouvernement du Canada émit un timbre de six cents pour marquer le centenaire de la naissance de Stephen Leacock. Un mois plus tard, la propriété de 150 acres située sur la rive nord-est du lac Simcoe fut baptisée du nom de Stephen Leacock. En mai 1970, le gouvernement de l'Ontario tint une cérémonie commémorative à Swanmore, Hampshire, et une plaque fut apposée sur la maison qui avait vu naître Stephen Leacock. Quelques mois plus tard, une montagne de la chaîne Saint Elias du Yukon reçut son nom. Swanmore Hall ouvrit ses portes le 17 juin 1994, non seulement comme centre de recherche archivistique mais aussi comme centre de visiteurs. La même année, le 26 juin, Old Brewery Bay fut déclaré un site historique national par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. En 1997, soit 94 ans après avoir été soumis à l'université de Chicago, le mémoire de doctorat de Stephen Leacock, «The Doctrine of Laissez-faire», fut publié par l'University of Toronto Press.

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